Vous est-il déjà arrivé d’agir à l’encontre de votre propre intérêt un peu comme si vous étiez votre pire ennemi ? De ne pas réussir à atteindre certains objectifs qui avaient beaucoup d’importance à vos yeux ? De faire de la peine à quelqu’un qui vous est cher sans aucune raison valable ?
Pour beaucoup d’entre nous cela semble familier. On se demande alors pourquoi on a remis ce projet à plus tard, pourquoi on a arrêté celui-ci qui nous apportait beaucoup et parfois aussi pourquoi est ce que l’on continue à reproduire les mêmes schémas alors qu’ils sont contreproductifs et mènent à l’échec…
Cette capacité à se créer des obstacles et à s’auto saboter c’est à notre voix critique intérieure qu’on la doit. C’est elle qui alimente notre anxiété, notre faible estime de soi et notre peur irraisonnée de l’inconnu. C’est cette petite part de nous même qui inonde notre esprit de pensées parasites et qui, en nous faisant douter de nos capacités et de notre propre valeur, nous tient éloigné de nos buts profonds.
Cette tendance à se mettre des bâtons dans les roues et à entretenir une attitude hostile envers soi-même peut s’expliquer de différentes façons :
Une sorte de conformisme à la description que les autres font de nous: De façon inconsciente on a pu intérioriser les attitudes que nos parents ou notre entourage ont pu avoir envers nous même pendant notre développement. Par exemple, le fait d’avoir entendu dire de ses parents qu’on est quelqu’un de paresseux peut nous amener à grandir avec un sentiment d’inutilité et d’inefficacité. Notre voix critique intérieure va alors nous dissuader d’essayer en nous disant par exemple : "à quoi bon essayer ? De toutes façons, tu ne peux pas y arriver, tu n’as jamais assez de courage pour aller jusqu’au bout de tes projets".
Le besoin de garder le contrôle: On va avoir la conviction qu’une situation est vouée à l’échec. On va se dire par exemple, que notre relation amoureuse est trop belle pour durer et on va considérer l’échec pour nous donner l’illusion que nous gardons le contrôle sur la situation. Alors qu’en réalité nous avons causé son échec…
Le sentiment d’être indigne : Une faible estime de soi peut nous amener à penser qu’on ne mérite pas le succès et nous conduire à l’échec.
Evidement, les mécanismes qui nous poussent à nous auto saboter restent le plus souvent inconscients. C’est souvent un motif conscient que nous utilisons comme excuse pour justifier notre comportement.
Voici quelques stratégies pour se débarrasser de ses comportements d’auto sabotage et peut être apprendre à devenir son meilleur ami :
1. Prendre conscience de ce qui est important pour soi :
Prendre le temps de se recentrer sur soi pour se demander ce qui compte le plus pour soi dans une situation donnée nous offre la possibilité de choisir comment nous voulons agir et comment nous voulons être à chaque instant. Prendre conscience de ses pensées, de ses sentiments incluant ceux qui nous font peur nous permet de prendre du recul par rapport à la situation et d’agir avec discernement.
2. Tenir un journal :
Tenir un journal est utile pour se débarrasser de tous les messages négatifs de notre voix critique intérieure avant de se lancer dans un nouveau projet. Cela nous permet d’identifier les potentiels freins qui pourraient survenir et de mieux y faire face. Le journal nous permet d’observer nos émotions ainsi que les schémas desquels peuvent découler nos comportements.
3. Se poser les bonnes questions :
Se poser les bonnes questions permet de comprendre ce qui maintient nos problèmes en place. Cela nous donne la possibilité d’observer le problème depuis une perspective différente et de nous libérer des schémas qui peuvent influencer nos choix.
Quel apprentissage puis-je tirer de cette expérience ?
Que pourrais-je faire différemment si j’avais une deuxième chance ?
Quel en serait le bénéfice potentiel ?
Dans quelle mesure changer mes réponses peut-il me permettre d’atteindre mes objectifs ?
4. Oser prendre des risques :
Ceux qui savent prendre des risques ont moins de regrets que ceux qui restent dans leur zone de confort et qui ne supportent pas l’incertitude. Changer son comportement implique de prendre des risques. Quelle est la meilleure option ? Affronter la peur de l’inconnu et avoir une chance de réussir ou ne pas tenter sa chance et continuer avec ses schémas dysfonctionnels jusqu’à la fin de sa vie sans jamais atteindre ses buts ?
5. Envisager le changement comme un apprentissage :
Tout comme apprendre à marcher ne se fait pas en un jour, changer prend un certain temps. Tout apprentissage implique de faire des chutes dont on doit se relever avant de devenir expert.
Changer prend du temps et demande des efforts. Se mettre dans un état d’esprit d’apprentissage permet aussi d’être plus tolérant envers soi-même face à l’échec.
6. Remplacer l’auto-sabotage par de l’auto-compassion :
L’auto-compassion consiste à se traiter avec bienveillance et gentillesse. Se demander quel conseil on pourrait donner à notre meilleur ami et se l’appliquer à soi-même est une stratégie efficace qui permet également de prendre de la distance face à la question de notre légitimité à être heureux.
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